Amnesty International today revealed that six planes used by the CIA for renditions have made some 800 flights in or out of European airspace including 50 landings at Shannon airport in the Republic of Ireland. The information contradicts assurances given last week by the US Secretary of State Condoleezza Rice to the Irish Foreign Minister Dermot Ahern, that Ireland’s Shannon airport had not been used for “untoward” purposes, or as a transit point for terror suspects. The organisation also rejected assertions by the US Secretary of State as she began a four-nation tour of Europe. In a statement today, Ms Rice argued that rendition — transferring detainees from country to country without legal process — was permissible under international law. Although the victims of rendition usually end up in countries known to use torture in their interrogations, Ms Rice added that the US government seeks assurances on treatment from receiving nations. “Flying detainees to countries where they may face torture or other ill-treatment is a direct and outright breach on international law with or without so called “diplomatic assurances”. These assurances are meaningless. Countries known for systematic torture, regularly deny the existence of such practices,” said Claudio Cordone, Amnesty International’s Senior Director of Regional Programmes. Amnesty international has obtained flight records for six CIA-chartered planes from September 2001 to September of 2005. According to the US Federal Aviation Administration over this period, these planes landed 50 times in Shannon and took off 35 times, suggesting that some flights were kept secret. Although Shannon airport is used as a refuelling stop for the US military, none of the planes were military transport planes. In total for this period, the six planes made some 800 flights originating or landing in Europe. The planes include:
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Amnesty International is publishing the information after a challenge by the Irish Foreign Minister Dermot Ahern on Thursday last week. Asked about CIA planes using Shannon airport, the Foreign Minister said, “If anyone has any evidence of any of these flights please give me a call and I will have it immediately investigated.” On 17 Feb 2003, for instance, the Gulfstream IV, N85VM took Abu Omar from Ramstein to Cairo, then turned around and flew to Shannon, arriving at 0552 on the 18th. The latest information confirms other persistent and reliable reports in the media and by non-governmental organizations that CIA-chartered flights are used for renditions. Amnesty International only has partial flight logs for six planes whilst the CIA has been reported to use some 30 leased aircraft. European countries have allowed these aircraft to land, refuel and take off from their territory. Under international law and standards, all States must cooperate to bring to an end any serious breach of the prohibition of torture and other peremptory rules of international law. They must also refrain from aiding or assisting those carrying out such breaches. Amnesty International calls on European countries to investigate promptly and thoroughly allegations that their territory has been used to assist CIA-chartered flights secretly transporting detainees to countries where they may face “disappearance”, torture or other ill-treatment. Pending the results of such an investigation, all States must ensure that their territory and facilities are not used to assist rendition flights. The organization urges all member States of the Council of Europe to provide full cooperation with the investigation carried out by the Parliamentary Assembly of the Council of Europe on allegations about secret detention centres, and provide complete information on their internal law and practices relating to secret rendition flights, as requested by the Secretary General of the Council of Europe. For further comment/background and interviews: |
États-Unis: Huit cents vols secrets de la CIA à destination ou au départ de l’Europe Amnesty International a révélé ce lundi 5 décembre que six avions utilisés par la CIA pour des restitutions ont effectué quelque 800 vols à destination ou au départ de l’espace aérien européen, dont 50 atterrissages à l’aéroport de Shannon, en république d’Irlande. Ces informations contredisent les assurances données la semaine dernière par la secrétaire d’État Condoleezza Rice à Dermot Ahern, ministre irlandais des Affaires étrangères : selon elle, l’aéroport de Shannon n’a pas été utilisé dans un but « préjudiciable », ni comme point de transit pour le transport de suspects de terrorisme. Amnesty International a également rejeté d’autres déclarations faites par Condoleezza Rice, au début de sa tournée de quatre nations européennes. Dans une déclaration datée de ce lundi 5 décembre, Condoleezza Rice a affirmé que la restitution – le transfert de détenus d’un pays à un autre sans procédure juridique – était permise par le droit international. Même si les victimes de restitutions finissent généralement par arriver dans des pays connus pour utiliser la torture lors de leurs interrogatoires, Condoleezza Rice a ajouté que le gouvernement des États-Unis demande des assurances à ces pays quant au traitement des détenus. « Transporter par avion des détenus vers des pays où ils risquent de subir la torture ou d’autres mauvais traitements constitue une violation directe et évidente du droit international, avec ou sans soi-disant ‘assurances diplomatiques’. Ces assurances ne signifient rien. Les pays connus pour pratiquer systématiquement la torture nient régulièrement l’existence de telles pratiques », a déclaré Claudio Cordone, directeur principal des programmes régionaux à Amnesty International. Amnesty International a obtenu des enregistrements de vols pour six avions affrétés par la CIA, de septembre 2001 à septembre 2005. Selon l’Administration fédérale de l’aviation des États-Unis, au cours de cette période, ces avions ont atterri 50 fois à Shannon et en ont décollé 35 fois, ce qui laisse à penser que certains vols étaient secrets. L’aéroport de Shannon est utilisé comme point de ravitaillement en carburant par l’armée américaine, mais aucun des avions concernés n’était un appareil de transport militaire. Au total, sur cette période, six avions ont effectué quelque 800 vols au départ ou à destination de l’Europe. Parmi ces avions figurent :
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Amnesty International publie ces informations comme suite au défi lancé par le ministre irlandais des Affaires étrangères Dermot Ahern, ce jeudi 1er décembre. Questionné à propos des avions de la CIA qui utiliseraient l’aéroport de Shannon, le ministre des Affaires étrangères avait déclaré : « Si quelqu’un possède des éléments sur ces vols, appelez-moi et j’ouvrirai immédiatement une enquête. » Le 17 février 2003, par exemple, le Gulfstream IV N85VM a emmené Abu Omar de Ramstein au Caire, puis fait demi-tour pour se diriger vers Shannon, où il est arrivé le 18 février à 05h52. Les derniers éléments recueillis confirment d’autres informations cohérentes et fiables émanant des médias et d’organisations non gouvernementales, selon lesquelles des vols affrétés par la CIA sont utilisés pour des restitutions. Amnesty International ne possède que des suivis de vol partiels pour six appareils, alors que la CIA en aurait affrété au moins 30. Des pays européens ont permis à ces appareils d’atterrir, de se ravitailler en carburant et de décoller de leur territoire. Selon le droit international et ses normes, tous les États doivent coopérer pour mettre un terme à toutes les graves infractions à l’interdiction de la torture et à d’autres règles impératives du droit international. Les États doivent aussi s’interdire d’aider ou de soutenir les États responsables de ces infractions. Amnesty International demande aux pays européens d’enquêter de manière prompte et exhaustive sur les allégations selon lesquelles leur territoire a été utilisé pour porter assistance à des vols affrétés par la CIA, transportant secrètement des détenus vers des pays où ils risquent la « disparition », la torture ou d’autres mauvais traitements. Dans l’attente des résultats de cette enquête, tous les États doivent faire en sorte que leur territoire et leurs équipements ne soient pas utilisés pour faciliter des vols de restitution. Amnesty International demande à tous les États membres du Conseil de l’Europe de coopérer pleinement avec l’enquête menée par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur les allégations relatives à des centres de détention secrets. Amnesty International demande également à ces États de fournir des informations exhaustives sur leur droit national et leurs pratiques relatives aux vols de restitution secrets, comme l’a demandé le secrétaire général du Conseil de l’Europe. Pour obtenir de plus amples informations ou organiser une interview, veuillez contacter le Bureau européen d’Amnesty International, à Bruxelles : |