Mauritania: Under pressure from the EU, migrants face illegal arrest and collective expulsion

Mauritania: Under pressure from the EU, migrants face illegal arrest and collective expulsion

(Brussels, 2 July) Irregular migrants attempting to reach Europe are being arrested, ill-treated and collectively expelled from Mauritania, sometimes not to their home countries, and without opportunity to challenge the decision.

In a new report released this week, (‘Mauritania: Nobody wants to have anything to do with us, arrests and collective expulsions of migrants denied entry into Europe) Amnesty International concludes that the policy of arrests and collective expulsions by the Mauritanian authorities is the result of intense pressure by the European Union and Spain in particular, in their attempts to combat irregular migration to Europe.

“EU states are using countries such as Mauritania to manage the flow of migrants who attempt to reach Europe. It is as if Mauritania has become Europe’s “policeman” said Nicolas Beger, Director of Amnesty International’s EU office.

Since 2006, thousands of migrants have been arbitrarily arrested in Mauritania on suspicion of planning to migrate to Europe even when there was no evidence to suggest this. During these detentions, migrants were often robbed by Mauritanian security forces.

Many are held in a detention centre at Nouadhibou, in northern Mauritania, known as Guantánamito by local residents and migrants. This centre – an old school where former classrooms have been filled with bunk beds – receives up to 300 people a month but is not subject to any judicial control. The migrants are held in overcrowded conditions where they are sometimes subjected to ill-treatment.

According to the National Security Service, 3,257 people were held in the centre in 2007, all were then sent to Senegal and Mali, regardless of their nationality or country of origin. The migrants were often left at the border, without much food or means of transport.

Amnesty International calls on the EU and its member states, most notably Spain, to ensure that the current support offered for migration management purposes is not misused and does not lead to human rights violations.

The organization also calls on the EU to use the human rights dialogue that it holds with Mauritania in the framework of the Cotonou agreement to discuss practical solutions to ensure that all migrants are treated according to international human rights standards.

Another opportunity are the current discussions concerning the EU’s immigration and asylum policy. Amnesty International has written to the French EU Presidency ahead of the informal JHA meeting of 7 and 8 July, urging that the future European Pact on Immigration and Asylum reflects a rights-based approach to all aspects of migration management. (letter available in English and French version)

Background

The 50 page report ‘Mauritania: Nobody wants to have anything to do with us, arrests and collective expulsions of migrants denied entry into Europe’, is the result of a fact-finding mission by Amnesty International delegates in Mauritania in March 2008. They interviewed people held at the detention centre in Nouadhibou, migrants who had been accused of attempting to get to Europe via the Canary Islands. They also met senior officials of the Mauritanian authorities and diplomatic representatives of Spain in Mauritania.

Mauritania, which has traditionally been welcoming in its attitude to large numbers of nationals of neighbouring countries, signed an agreement with Spain in 2003 which obliges it to readmit into its territory not only Mauritanian citizens but also the nationals of third countries where it has been “ascertained” or “presumed” that they have attempted to travel to Spain from the Mauritanian coast. Mauritania has also agreed to the presence on its soil of an aeroplane and a helicopter, deployed in the context of an operation conducted by the EU in order to control its external borders.

Mauritanie : Sous la pression de l’Union européenne, les migrants font l’objet d’arrestations illégales et d’expulsions collectives

(Bruxelles, 2 Juillet) Les migrants irréguliers qui essaient d’atteindre l’Europe sont arrêtés, maltraités et expulsés collectivement de Mauritanie – parfois vers un autre pays que le leur – sans aucune possibilité de recours.

Ces arrestations et expulsions collectives sont le résultat des pressions exercées par l’Union européenne, et en particulier l’Espagne, pour obtenir la collaboration de pays africains à la lutte contre l’immigration clandestine. Telles sont les conclusions d’un nouveau rapport d’Amnesty International (« Personne ne veut de nous » Expulsions collectives de migrants interdits d’Europe) rendu public cette semaine.

« Les Etats de l’Union européenne utilisent pays comme la Mauritanie pour réguler le nombre de migrants qui essaient d’entrer en Europe, transformant de fait ces pays en “gendarmes” de l’Europe », a déclaré Nicolas Beger, Directeur du bureau européen d’Amnesty International.

Depuis 2006, les autorités ont procédé à l’arrestation de milliers de migrants soupçonnés de vouloir quitter la Mauritanie pour se rendre en Europe en passant par les îles Canaries (Espagne). Un grand nombre de ces personnes sont conduites par les forces de sécurité à Nouadhibou, dans le nord de la Mauritanie, où elles sont incarcérées dans un centre de détention que la population locale et les migrants qualifient de « petit Guantánamo ».

Le centre de détention de Nouadhibou – une ancienne école dont les classes ont été transformées en dortoirs de fortune – reçoit environ 300 personnes par mois mais n’est soumis à aucun contrôle judiciaire. Le centre est surpeuplé et les migrants y sont parfois maltraités.

Selon le Service de la sécurité nationale, les 3 257 personnes qui ont transité par le centre en 2007 ont toutes été envoyées au Sénégal et au Mali, indépendamment de leur nationalité ou de leur pays d’origine. Ces personnes sont déposées à la frontière, souvent sans nourriture ni moyen de transport.

Amnesty International se dit également préoccupée par le fait que, sous couvert de lutte contre l’émigration clandestine, les autorités mauritaniennes ont arrêté des ressortissants d’Afrique de l’Ouest qui vivaient en Mauritanie et ne semblaient pas avoir l’intention d’émigrer ailleurs. Certains ont été arrêtés dans la rue ou chez eux, et nombre d’entre eux ont eu leurs biens volés par les forces de sécurité mauritaniennes.

L’organisation appelle l’Union européenne et ses États membres, et surtout l’Espagne, à garantir que le soutien offert pour la gestion de la migration ne mène pas à des abus des droits de l’homme.

De plus Amnesty International appelle l’Union européenne à utiliser le dialogue des droits de l’homme qu’elle entretient avec la Mauritanie dans le contexte des accords de Cotonou, pour discuter des solutions pratiques afin de garantir que tous les migrants soient traités selon les standards internationaux des droits de l’homme.

Les discussions actuelles sur l’avenir de l’Union européenne en matière d’immigration et d’asile présentent une autre opportunité. Avant le Conseil informel Justice et affaires intérieures, Amnesty International a écrit à la présidence française invitant les États membres à s’assurer que le futur Pacte européen sur l’immigration et l’asile reflète une approche respectueuse des droits fondamentaux de tous les aspects de la gestion des migrations. (lettre disponible en anglais et en français)

Complément d’information

Le rapport d’une cinquantaine de pages rendu public ce mardi 1er juillet par Amnesty International sous le titre Mauritanie: « Personne ne veut de nous » Expulsions collectives de migrants interdits d’Europe (index AI : AFR 38/001/2008) est le résultat d’une mission de recherches que des délégués de l’organisation ont effectuée en Mauritanie en mars 2008. Ils ont interrogé des détenus du centre de Nouadhibou accusés de vouloir migrer en Europe via les îles Canaries. Les délégués de l’organisation ont également rencontré des hauts responsables mauritaniens et des représentants diplomatiques de l’Espagne en Mauritanie

Accueillant traditionnellement un très grand nombre de ressortissants des pays voisins, la Mauritanie a signé un accord avec l’Espagne en 2003 qui l’oblige à réadmettre sur son territoire non seulement les Mauritaniens mais aussi les ressortissants de pays tiers soupçonnés d’avoir cherché à atteindre l’Espagne depuis la côte mauritanienne. La Mauritanie a également accepté la présence sur son sol d’un aéroplane et d’un hélicoptère dans le cadre d’une opération menée par l’Union européenne pour contrôler ses frontières extérieures.


For further comment/background and interviews:

     Amnesty International EU Office (Brussels):
     Tel: 32-2-5021499
     Fax: 32-2-5025686
     Email: [email protected]