French EU Presidency: a new vision of human rights is needed for a new Europe

French EU Presidency: a new vision of human rights is needed for a new Europe

(Brussels/Paris, 11 June) As France prepares to take over the EU Presidency, Amnesty International presents ten recommendations on ways to improve human rights protection in Europe and in EU policy.

If tomorrow’s vote in Ireland allows it, the starting trio of French, Czech and Swedish presidencies will lead a new phase in Europe with the upcoming reforms of the Treaty of Lisbon, a new European Parliament and Commission. This will be a unique opportunity to honour human rights commitments, by implementing a comprehensive review of EU human rights policy.

In a briefing that has been handed over to the French government, Amnesty International highlights key challenges for the next six months, such as the need to ensure that the rights of refugees, asylum seekers and migrants are fully respected.

In this particular area, Amnesty International is very concerned with the EU directive on the return of irregular migrants, currently being discussed, which foresees detention of up to 18 months for people who have not committed a crime. The organisation is also concerned with France’s apparent intention through a “Migration and Asylum Pact,” to propose principles which favour a repressive approach over a comprehensive vision.

“Tough language on irregular migration are not helpful at this time and risk reinforcing what we are already seeing in Italy where migrants have been made scapegoats” said Nicolas Beger, Director of Amnesty International’s EU Office.

As the country that will lead and speak for Europe over the next six months, France has an added responsibility to show that it is committed to the respect and promotion of human rights. Amnesty International therefore regrets that France failed to defend the basic principle of universality of human rights during Vladimir Putin’s recent visit to Paris.

“This was not the time to be conciliatory but to send a clear message that the EU will remain firm and coherent in dealing with human rights violations in Russia” said Stephan Oberreit, Director of Amnesty International France.

The next six months are also about opportunities and in its recommendations, Amnesty International raises the constructive role the future EU Presidency can play, for example, in relation to the European Investment Bank (EIB). This EU body – managing a portfolio almost twice the size of that of the World Bank – currently lacks an effective mechanism to make sure that it is not supporting projects that may harm human rights.

Amnesty International urges the French EU Presidency to ensure that as it reviews its statement of principle on environmental and social issues, the EIB adopts a “do no harm” mechanism.

For further comment/background and interviews:
Amnesty International EU Office (Brussels):
Tel: 32-2-5021499 Fax: 32-2-5025686

Version française
Présidence française de l’Union européenne : défis pour une politique des droits humains crédible et sans complaisance

Bruxelles/Paris, le 11 juin 2008 – Tandis que la France s’apprête à prendre la présidence de l’Union, Amnesty International présente ses dix recommandations pour améliorer la protection des droits humains en Europe et à travers la politique de l’Union.
Si le vote de ce 12 juin en Irlande le permet, le trio de départ des présidences française, tchèque et suédoise inaugurera une nouvelle phase en Europe avec les réformes du Traité de Lisbonne et un Parlement européen et une Commission européenne recomposés. Ceci sera une occasion unique d’honorer les engagements en matière de droits humains en procédant à un examen d’ensemble de la politique de l’Union dans ce domaine.
Dans un briefing remis au gouvernement français Amnesty International pointe des défis particuliers pour les six prochains mois, tels que le besoin de garantir le plein respect des droits des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants.
Dans ce domaine en particulier, Amnesty International s’inquiète de la directive sur le retour des immigrants irréguliers, en cours d’examen, qui prévoit une détention pouvant aller jusqu’à 18 mois pour des personnes qui n’ont pas commis de crime. L’organisation est préoccupée par le « Pacte sur l’immigration et l’asile » proposé par la France, où le souci de répression semble l’emporter sur celui de protection.
« Crier haro sur les migrations irrégulières n’est pas très constructif dans le contexte actuel car cela risque d’aggraver ce que l’on observe déjà en Italie par exemple, où les immigrants sont stigmatisés » a dit Nicolas Beger, directeur du Bureau européen d’Amnesty International.
La France, qui va piloter l’Union et parler en son nom au cours du prochain semestre, a une responsabilité particulière de montrer qu’elle est attachée au respect et à la promotion des droits humains. Amnesty International regrette dès lors que la France ait manqué, lors de la récente visite de Vladimir Poutine à Paris, de défendre le principe d’universalité des droits humains.
“Ce n’était pas le moment de se montrer conciliant, mais plutôt de lancer un message clair que l’Union restera ferme et cohérente au sujet des violations des droits humains en Russie ” a commenté Stephan Oberreit, directeur d’Amnesty International France.
Les six prochains mois offrent aussi des occasions. Amnesty International, dans ses recommandations, souligne le rôle constructif que la présidence française peut jouer, par exemple au sujet de la Banque européenne d’investissement (BEI). Cet organe de l’Union, qui gère un portefeuille presque deux fois plus important que celui de la Banque mondiale, n’a pas encore de mécanismes efficaces pour veiller à ce qu’elle ne finance pas des projets susceptibles d’affecter les droits humains.
A l’heure où la BEI révise sa déclaration de principe sur les questions environnementales et sociales, Amnesty International appelle la présidence française à garantir que la BEI se dotera d’un mécanisme prudentiel.
Le président de la République française a affirmé à Amnesty International France « sa ferme volonté de défendre et promouvoir le droit d’asile en Europe, qui doit rester une terre d’accueil et de protection des victimes de persécutions ». Une pétition lui rappelle cet engagement et lui présente quelques recommandations pour le droit d’asile (le site web d’Amnesty International France).