Amnesty International releases findings from Spain/Morocco

EU pressure to “keep people out” contributing to serious abuse of migrants’ rights

(Brussels/Madrid 26 October 2005)  On the eve of the EU summit in Hampton Court where Spain and France are due to launch a joint initiative on controlling immigration, Amnesty International releases findings from a 10-day mission to Spain and Morocco.  These findings  not only show that gross human rights abuses against migrants are occurring on Europe’s borders, but that no-one is taking responsibility.

The Amnesty International mission follows the deaths of at least eleven people and injuries to many others trying to enter the Spanish enclaves of Ceuta and Melilla. The findings were released at a press conference in Madrid today.

Amnesty International is concerned that the European Union’s response to this latest crisis, following similar crises in Italy and Malta, will again be almost exclusively centred on controlling illegal immigration.

The human rights organisation says EU Member States must recognize that the political and economic pressure they are exerting on neighbouring countries to “keep people out of Europe” is contributing to a chaotic situation. There is a need for a global strategy that ensures that the human rights of some of the world’s poorest people are protected regardless of whether they qualify as refugees or not.

“The evidence we saw showed that law enforcement officers used force which is both unlawful and disproportionate, including lethal weapons. They injured and killed people trying to cross the fence. Many of those seriously injured inside Spanish territory were pushed back through fence doors without any legal formality or medical assistance,” said Javier Zúñiga, head of Amnesty International’s delegation to Spain and Morocco, and Senior Advisor to Regional Programmes at the International Secretariat in London.

Amnesty International notes that even the recent EU technical mission to the area acknowledged the lack of adequate refugee protection in Morocco. The EU mission was told that this protection gap has led to the “refoulement” by Moroccan authorities of asylum seekers and people already recognised as refugees by the UNHCR.

Furthermore hundreds of migrants, including asylum seekers, were transported to remote desert regions near the border with Algeria and then ordered to walk across the frontier towards towns inside Algeria. They were left with no or inadequate supplies of food and water.

Amnesty International’s findings also highlight critical difficulties for migrants attempting to seek asylum at the Spanish borders. So far few proposals have emerged either from individual EU Member States or the EU collectively to address this issue, nor to address the inhumane treatment of people who do not qualify as refugees under the Geneva Convention.

“Europe must find collective solutions to a problem to which it has contributed which ensures people are not killed or injured at EU borders, and that those wishing to claim asylum can do so freely,” Javier Zúñiga said.

The human rights organisation underlined its grave concern that the report of the EU technical mission includes proposals aimed at enhancing migration controls, even regarding cooperation with countries where there are massive human rights abuses including the Democratic Republic of Congo and Ivory Coast.

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En cherchant à « maintenir les migrants dehors » l’Union européenne contribue à de grave violations de leurs droits

 

(Bruxelles/Madrid 26 octobre 2005) A la veille du sommet européen d’Hampton Court, au cours duquel l’Espagne et la France doivent lancer une initiative commune sur le contrôle de l’immigration, Amnesty International publie les résultats d’une mission de dix jours en Espagne et au Maroc. Les conclusions montrent non seulement que des migrants sont victimes de graves violations des droits humains aux frontières de l’Europe, mais aussi que personne n’assume la responsabilité de ces événements.

La mission d’Amnesty International intervient à la suite du décès d’au moins onze personnes et de violences subies par de nombreuses autres personnes qui tentent d’entrer dans les enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla. Les résultats de cette enquête ont été rendus publics au cours d’une conférence de presse à Madrid aujourd’hui.

Amnesty International regrette de constater que la réaction de l’Union européenne à cette dernière crise, après des crises semblables qui se sont produites en Italie et à Malte, risque d’être de nouveau centrée exclusivement sur le contrôle de l’immigration illégale.

Selon l’organisation, les Etats membres de l’Union européenne doivent admettre que la pression politique et économique qu’ils exercent sur les pays voisins “pour maintenir les personnes hors de l’Europe” contribue à une situation chaotique. Une stratégie globale est nécessaire, afin que les droits humains de certaines personnes les plus pauvres du monde soient protégés, que ces personnes puissent ou non avoir la qualité de réfugié.

 « Ce que nous avons vu montre que les fonctionnaires chargés de l’application des lois ont employé la force de manière illégale et disproportionnée, y compris en utilisant des armes mortelles. Ils ont blessé et ont tué des personnes qui tentaient de traverser la barrière. Beaucoup de ceux qui ont été gravement blessés à l’intérieur du territoire espagnol ont été repoussés à l’extérieur sans faire l’objet d’une décision légale ni bénéficier d’une aide médicale », déclare Javier Zúñiga, le chef de la délégation d’Amnesty International en Espagne et au Maroc, responsable des programmes régionaux au secrétariat international de l’organisation à Londres.

Amnesty International remarque que la mission technique récemment envoyée dans cette région par l’Union européenne a elle même reconnu l’absence, au Maroc, d’une protection adéquate pour les réfugiés. La mission européenne a recueilli des témoignages selon lesquels cette absence de protection avait permis aux autorités marocaines de procéder au “refoulement” de demandeurs d’asile et de personnes déjà identifiées comme réfugiés par le HCR.

En outre des centaines de migrants, y compris des demandeurs d’asile, ont été transportés vers des zones désertes proches de la frontière avec l’Algérie et se sont vu ordonner de traverser la frontière à pied pour gagner des villes algériennes, sans, ou presque sans, nourriture ni eau.

Amnesty International signale également les graves difficultés éprouvées par les migrants qui tentent de solliciter l’asile aux frontières espagnoles. Peu de propositions ont émergé de la part des différents Etats membres de l’Union européenne, ou de l’Union européenne en tant que telle, pour aborder cette question, ni pour réagir vis-à-vis des traitements inhumains infligés aux personnes qui ne relèvent pas du statut de réfugié tel que défini par la convention de Genève.

« l’Union européenne doit trouver des solutions collectives à un problème auquel elle a contribué, afin de garantir que des personnes ne soient pas tuées ou blessées à ses frontières, et que ceux qui souhaitent solliciter l’asile puissent le faire librement, » a déclaré Javier Zúñiga.

L’organisation de défense des droits humains s’inquiète vivement des propositions contenues dans le rapport de la mission technique de l’Union, visant à renforcer le contrôle des migrations, y compris en ce qui concerne la coopération avec des pays où se produisent des violations massives des droits humains, comme la République démocratique du Congo ou la Côte d’Ivoire.

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